Je l'ai voulue simple, claire, fonctionnelle, aérée, le nom de l'auteur en caractères pas trop gros. Il faut savoir rester modeste. Je me rattraperai quand j'aurai récolté le Goncourt.

                   Le thème :

C'est un roman. Cela veut bien dire ce que ça veut dire. Bien que l'histoire soit basée sur un fait réel, la trame est romancée à l'extrême. Je me suis inspiré de l'enfance et de la jeunesse d'un très cher Ami, aujourd'hui passé à l'Orient Éternel et j'y ai mêlé quelques ingrédients de ma propre existence. Dans quelle catégorie de roman le situer ? Je dirais noir. Ce n'est pas un polar mais il en a les ingrédients : mystère, personnages flous, manipulations, intrigues, etc... Il y a bien quelques points que je pourrais qualifier d'autobiographiques. Il y a toujours une étincelle de vérité dans un récit, un fond de véracité. Mais cela reste dans l'ensemble dans le domaine du roman. C'est de l'invention, de l'imagination fertile, du délire pur et dur...

Le titre :

Important un titre. C'est lui qui est porteur de la trâme du roman et qui théoriquement devrait aiguiller le lecteur. Secrets Fraternels. Qu'est-ce ? Des frères qui ont des secrets entre eux ? Pas trop sain. Quel genre de frères sont-ce pour se faire ce genre de cachotteries ? Tout un programme au premier abord. Vous remarquerez que j'ai utilisé la couleur rouge pour le faire davantage ressortir. Le rouge. Et si on évoquait un peu la face occulte de cette couleur primaire ?

Petit cours de symbolisme :

Le symbolisme des couleurs est l'étude de l'impact des différentes teintes en tant que symboles, créant des systèmes permettant de désigner, de signifier et d'exercer une influence sur des faits historiques, sociologiques,   psychologiques et stylistiques. Le rouge est ambivalent dans la symbolique occidentale. Il exprime l'amour, la passion, l'érotisme, car le rouge est la couleur du sang, des muscles, de la bouche, des lèvres, du sang versé par l'ennemi, du cœur (à la fois muscle et pompe sanguine), ainsi que du feu qui crépite, des braises.
C'est aussi la régénérescence (le phénix), la chaleur accueillante, l'appétit, la vie, la force vitale, la fête, le spectacle (décoration des théâtres et des opéras rouge et dorée). Le rouge véhicule le luxe, la richesse, les émotions associées (plaisir et désir mais aussi honte et timidité), la luxure (couleur des maisons closes, des prostituées), mais aussi l'amour divin. Et du paradis à l'Enfer il n'y a souvent qu'un pas que certains franchissent allègrement. Le diable dans l'Égypte ancienne Seth, le destructeur, est en rouge, la tentation, le feu, la destruction, la mort (le sang versé), la chaleur cuisante, les émotions associées («rouge de colère», «voir rouge», l'égoïsme, la haine, l'amour infernal). Ce sont les passions humaines qui détruisent et avilissent.
Peu présent dans la nature, et sa rareté en faisant une couleur d'exception, il symbolise la puissance, le pouvoir, la souveraineté (empereur de Rome, cardinaux, robes de magistrats), l'aristocratie, la noblesse. Dans ce cas, le rouge peut aller jusqu'au pourpre. Enfin, au niveau psychologique, il draîne la vitalité, la vigueur, l’instinct combatif et ses tendances agressives, la pulsion sexuelle, le désir amoureux, la passion, le besoin de conquête... Tous les ingrédients efficaces et nécessaires pour transformer une banale historiette en cauchemar.

Ce petit rappel du symbolisme du rouge vous a été offert par l'encyclopédie libre Wikipédia que vous pouvez améliorer par vos apports personnels. 

La photo :

Elle est importante, au risque de déplaire, voire de choquer. Mais la vie n'est pas qu'un long fleuve tranquille. Il faut savoir regarder la vérité en face et ne pas se voiler les yeux, même au XXI eme siècle. De suite elle vous agresse, vous file une claque. On voit que le pauvre gars n'a pas eu de bol dans sa vie. Il en bave. Peut-être ne mange-t-il pas à sa faim tous les jours. Il est jeune, il ne tend pas la main avec empressement vers celle qui lui propose de l'aide. Le regard est dur. L'homme est arrivé au bout de quelque chose. On commence à se dire que quelque chose ne va pas, on voudrait savoir ce qui l'a conduit à ce point de rupture avec la société. Un passé trouble et lourd à porter ? Une déception sentimentale ? Ne vaut-il pas mieux laisser l'oubli boire le passé ? Est-ce pour autant du voyeurisme que de vouloir tourner les pages du livre de cette vie loin de tout, loin de tous ?
 

Quatrième de couverture



 

No comment : il suffit de savoir lire.
 

Pour comprendre l'histoire :
 

Début des années 1960, quelque part en France. Il était une fois un gentil gamin de 5 ans qui n'avait rien demandé à personne, sinon de couler des jours heureux auprès de sa maman. Mais celle-ci, dépassée par la vie suite au départ de son mari, décide d'abandonner le petit Émilio à son sort pour refaire sa vie. De quoi traumatiser durablement une petite âme sensible et sans défense, tout à coup jetée en pâture aux prédateurs à l'affût. Baladé d'orphelinats en maisons de redressement puis en familles d'accueil plus ou moins douteuses, le jeune Émilio, pour combler ce vide affectif que la vie lui refuse, va courir toute son existence derrière un besoin immodéré de fraternité. Va s'engager alors une quête obsessionnelle proche de la quête spirituelle. Prêt à tout pour trouver sa place au milieu des autres, les circonstances le mèneront à s'engager dans l'armée, plus exactement dans la Légion Étrangère où il finira par trouver une véritable famille. Le caporal Raja deviendra alors un guerrier farouche, un tueur méthodique, d'un sang-froid glacial que rien ne rebute quand il s'agit de voler au secours de la République. Il sera remarqué par un groupe d'hommes au faîte du pouvoir qui, pour l'avoir vu évoluer avec aisance et efficacité dans son art de la guerre, le manipuleront au sein d'une obscure confrérie, une pseudo organisation criminelle dont l'originalité est d'avoir réussi à infiltrer la très fermée et mystérieuse Franc-maçonnerie. Dans ce milieu trouble et hermétique, Milo Raja jouera un rôle obscur. De part ses choix, sa vie, et celle de ceux qui gravitent autour de lui, s'en trouveront bouleversées. Rien ne le détournera de son chemin, de l'idée qu'il se fait des missions qui lui sont confiées. La fidélité à la parole donnée creusera son propre tombeau. Retrouvera-t-il la raison auprès de cette femme à la beauté persistante qui croisera son chemin et qui tentera à tout prix de découvrir les terribles secrets qui le tourmentent et de le détourner de cette voie sanglante qu'il a décidé de suivre. Advienne que pourra ?
Le récit est terrible et captivant à la fois. Cela pourrait être une histoire véridique. Pourquoi pas ? Plus rien ne m'étonne dans ce monde qui a perdu ses repères et loin de toutes valeurs morales. Une histoire qui finit à l'eau de rose, n'est pas une belle histoire. Ils se marièrent, vécurent heureux et eurent une ribambelle de chenapans... Beuh ! On a déjà donné. Il y a Cendrillon et la Belle au bois dormant pour les nostalgiques. La vie n'est pas comme ça. Il y a les galères, la trahison, les larmes et la mort pour récompense suprême. Il faut prendre en considération tous ces éléments pour tenter de résoudre l'équation existencielle. J'ai voulu adoucir quelque peu la dureté de cette histoire par une écriture chantante, parfois émouvante, métaphorique. Les sentiments contradictoires qui animent mes personnages, et en premier lieu mon héros, les rendent plus humains, plus attrayants, plus proches de nous. Avant de vivre dans la Lumière, il faut apprivoiser son ombre.