ROMAGNE
21 OCTOBRE 2012
17 NOVEMBRE 2013 

          Romagne est une paisible bourgade d'un peu plus de 400 âmes, posée sur un tapis de verdure entre, Créon et Sauveterre de Guyenne. Comme nous, vous pouvez y accéder par la route de Faleyras. À l'entrée de la commune nous attendaient Carol et Jean-Marie, un charmant couple d'amis, et Cupidon, leur petit âne gris, pour une agréable pause-café.
          Il est encore tôt. Le temps est gris. Un petit crachin s'éparpille presque à regret. De la terrasse surplombant la chaussée humide, le paysage nous offre une palette de tons verdoyants à peine troublés par une écharpe de brume qui s'effiloche mollement. 
          La campagne est belle dans sa robe de chambre molletonnée. Romagne nous accueille en pyjama. Les pierres dorment encore. Le silence est assourdissant. Quelques matineux en goguette dirigent leurs pas nonchalants en direction de la presse locale pour cueillir les premières nouvelles. Nous longeons de vénérables et austères façades ornées de pigeonniers anciens, nos regards exercés s'attardent sur quelques linteaux de portes d'un autre âge où persiste une rumeur d'activité passée.
           À droite, un vieux portail blanc vermoulu s'entête à protéger un jardinet qui exhale des senteurs de plantes aromatiques. L'air du petit matin automnal nous enveloppe de sa cape de fraicheur. Un parfum de terre et d'herbe mouillée nous invite à un festival de sensations inoubliables.
           Nous pénétrons dans la salle polyvalente où loge le salon du Livre. Le comité d'accueil nous ouvre grand les bras et le cœur. D'emblée nous nous sentons un peu chez-nous. L'odeur du café chaud et des pâtisseries flotte dans l'air et attise la gourmandise. Nous nous laisserons séduire sans aucune difficulté par des propositions honnêtes de partage et de convivialité. 
           L'heure est à l'installation. Nous dressons nos stands en échangeant des amabilités entre collègues de plume. Nous saluons des habitués, interpelons des connaissances. Tout ce petit monde littéraire s'agite dans un bourdonnement joyeux de ruche laborieuse. La parole circule et nous faisons des découvertes incroyables. N'est-ce pas Colette ? N'est-ce pas Pierre ? Il n'y a pas de hasard dans la vie. Il était écrit quelque part que nous devions nous reconnaître ce jour, à ce moment, dans cette circonstance incroyable.
           Le salon commence à foisonner de curieux attirés par les lumières. Les passionnés flairent les bons titres et commencent à poser des jalons. Des discussions animées s'engagent.
           Midi nous rattrape autour du pot de l'Amitié. L'instant est convivial et chaleureux. Pour marquer le coup, Monsieur le Maire lui-même a préparé un petit punch de derrière les fagots qui fleure bon un petit goût de revenez-y. Le dosage est savamment maîtrisé. Rapidement, les groupes se forment sans affinités particulières ou se défont au gré des conversations. Sous l'emprise du cocktail des îles, les langues se délient, l'amitié et le partage que transporte un joyeux brouhaha, s'installent avec sérénité. Nous sommes bien.
           Le repas consommé, le labeur nous force à regagner nos stands quelques peu négligés dans l'euphorie collective. Les premiers visiteurs arpentent les allées, jettent des œillades gourmandes sur les couvertures multicolores, s'intéressent aux 4eme de couvertures avec une avidité de lecteurs en manque. Rapidement la salle s'avère trop étroite. Il aurait fallu pousser les murs. Romagne avait rendez-vous ce dimanche au salon du Livre et a fait honneur à ses énergiques organisateurs. Les gens hument, caressent, touchent, ouvrent les livres, éprouvent des sensations. L'envie, le désir et le plaisir se lisent sur les visages apaisés. Les auteurs, tout sourire, sont aux anges. Ils présentent leurs ouvrages, n'hésitent pas à se lancer dans des explications détaillées, débordent du cadre du salon pour parler "chiffons" avec le visiteur attardé. Un fluide transite dans l'assemblée, comme une inaltérable Chaîne d'Union.
           18 heures nous tombe dessus sans crier gare. La journée touche à sa fin. Un joyeux remue ménage annonce la clôture des activités. Nous nous quittons heureux, conscients d'avoir vécu un moment en dehors du temps. L'instant d'un salon, envolée la pluie et la grisaille, oubliés les petits tracas quotidiens. Déjà entre auteurs, nous nous promettons de nous retrouver bientôt. Peut-être à l'occasion d'un autre salon, ou dans d'autres circonstances amicales. 
           Je ne pouvais pas terminer sans faire l'éloge de la sympathique équipe de volontaires et d'élu(e)s qui se sont relayés tout le long de la journée pour que celle-ci soit une réussite. Objectif doublement atteint. Félicitations à vous Philippe PORTES, d'avoir mené d'une main de maître ce sympathique évènement culturel et festif à la fois. La culture à portée de tous, la transmission du savoir et des idées véhiculées par des valeurs aussi importantes que la citoyenneté, le volontariat et la bonne humeur, sont des initiatives qu'il faut développer et léguer aux générations montantes. Rendez-vous est pris pour l'année prochaine.

PS : un petit remerciement spécial pour Dany et Jany, venues spécialement d'une commune voisine pour se faire dédicacer mon livre…comme promis.

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La nouvelle édition du salon du livre de Romagne, c'était la septième, s'est tenue le dimanche 17 novembre 2013. Je ne présenterai pas Romagne. Un long article, voir ci-dessus détaillait l'édition 2012. Je m'en tiendrai donc à l'essentiel.
  
            Le matin était frisquet, l'air vivifiant. Le soleil, timide, hésite à s'extraire de son environnement cotonneux. Un discret ruban de brume borde la courbe sinuosité des rives de Garonne. Dès que le fleuve est franchi, l'automne déroule son tapis argenté. Une fine dentelure givrée imprègne le bas côté de ses grains cristallins. Dans la campagne la vie émerge mollement. Romagne nous accueille avec sa gentillesse coutumière. Pierre de Biaso, premier magistrat de la petite cité champêtre, Philippe Portes, dynamique organisateur de la manifestation, sont aux petits soins. Après les retrouvailles, les salutaions d'usage entre auteurs, et le petit café de bienvenue, nous installons notre petit bric à brac littéraire, prêts à affronter un public que nous espérons nombreux, fidèle et passionné. Rapidement la salle sort de sa torpeur. Les premiers matineux poussent la porte et se lancent dans de savants repérages avant de faire un choix définitif. La concurrence est rude. L'atmosphère se réchauffe, les retardataires comblent les places vacantes. Le 7 ème salon du livre de Romagne ouvre ses portes. J'ai l'immense plaisir de retrouver mon Très Cher et Bien Aimé Ami, Pierre S. Pour la circonstance il arbore un magnifique bonnet dont la couleur domine l'actualité nationale depuis quelques semaines. Une façon comme une autre de revendiquer, de manière tout à fait pacifique, un certain ras le bol général. Retraité actif, citoyen engagé, militant des Droits de l'Homme passionné, Pierre meuble, entre autre occupation, sa très active retraite en participant au développement d'une association culturelle, l'A.P.E.C.T., dont le but avoué est de promouvoir le patrimoine architectural et historique de sa région. Erudit local, chercheur invétéré, philosophe et grand sage, volubile, le verbe haut et coloré, sa chaleureuse présence me laisse penser que je vais passer un bon moment. La panoplie d'outils qu'il trimbale depuis plus d'un demi siècle sur ses épaules encore solides force le respect de cet humaniste jamais rassasié de Fraternité. Je me sens tout petit à côté de ce Vénérable monument, stable et d'aplomb sur une assise que rien ne semble ébranler.                                                                                     Puis, avec son air badin qui le caractérise et son pas flegmatique qui trahi sa qualité de vie, Marc G. s'approche du stand. Sourire majestueux et engageant sur les lèvres, simplicité du geste, le personnage reste humble en toute occasion, eminemment sympathique et ô combien attachant. Un grand Monsieur. Marc anime le salon avec sa bonhomie habituelle, son rire communicatif, sa verve intarissable et ses propos truculents qui régalent l'assemblée. Sa silhouette particulière en rappelle une autre, je vous laisse deviner laquelle. Pourtant, il ne joue pas de cette frappante et étourdissante ressemblance pour usurper une quelconque notoriété. Marc est modeste, accessible, un compagnon très agréable. C'est un régal de le voir déambuler dans les différents salons de la région. Poignées de mains échangées et quelques mots amicaux plus tard, le voilà qu'il me prend affectueusement l'éapule pour la petite photo traditionnelle.                      La journée s'égrène au rytme des rencontres et des surprises. Carol et Jean-Marie, nos amis du cru, viennent de Faleyras, commune voisine, dont je profite de l'occasion pour saluer amicalement Madame le Maire, assister au baptême du petit dernier, les Pierres d'éternité, qu'ils s'empressent d'acquérir. danss l'après-midi, Evelyne et Rodolphe, talentueux auteurs d'Au commencement et non moins sympathiques amis, nous honorent de leur présence et repartent avec le bébé sous le bras. Evelyne est ma marraine d'écriture. Ses conseils avisés et son aide m'ont été précieux pour l'aboutissement de mon premier livre, Secrets Fraternels. C'est toujours un délectable plaisir de se retrouver.
                Les travées retombent dans un silence ouaté. Les Pierre d'éternité a reçu un bon accueil. Je suis aux anges. Les auteurs remballent leurs marchandises, s'apprêtent. rendez-vous est pris pour un prochain salon. Il est l'heure du départ. Un grand merci à tous les bébévoles sans qui ces manifestations ne pourraient pas avoir lieu.



 

 
 



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