Sainte
Hélène

          Entre Bordeaux et Lacanau, vous êtes en terre médocaine. Plus exactement vous vous trouvez au cœur du Médoc. Jadis nommée Saint-Hélène la Lande, la commune revendique un passé historique de 500 ans. C'est l'arrivée du chemin de fer au XIX eme siècle qui favorisa l'essor de la petite bourgade perdue au milieu des pinèdes.
          Au bout d'une ligne droite de 28 kms à peine incurvée, vous arrivez à destination. De chaque côté de la route un panorama de landes de pins, entrecoupé de sentiers terreux qui s'enfoncent dans la forêt, vous accompagne dans un lent cheminement monotone. L'automne colle au paysage. Chênes et châtaigniers égrainent leurs feuilles dans un silence morose. De loin en loin, quelques véhicules abandonnés donnent un relief coloré aux bas-côtés et trahissent l'invisible présence de cueilleurs de champignons. Le terroir se prête à ce genre d'exercice. Les passionnés, au plus proche de la nature, communient avec les forces telluriques. Des parfums de terre et d'herbe mouillée auxquels se mêlent des odeurs de fougères et de champignons sauvages, forcent au recueillement. Ici, pas besoin de lieux de culte pour faire éclore les vocations. Entre terre et ciel, il se passe quelque chose d'indescriptible. Il suffit de regarder les grands pins se balancer et lancer leurs cimes toujours vertes vers les nuées pour penser aux flèches des églises qui dorment silencieusement dans les villages alentour.
          Sur la ligne d'horizon, le château d'eau se dresse, majestueux et fier comme une colonne antique. Il aiguille le voyageur de passage, comme le phare côtier guide le bateau égaré. Entre gris perle et gris souris, Sainte Hélène nous accueille sous un ciel maussade. Pourtant, le fond de l'air est clément, presque agréable. Une trouée laisse percer une flaque bleutée au milieu de la grisaille. Nous tombons pile face à la salle des fêtes quand un rayon de soleil, après bien des tribulations, ouvre une brèche dans la mélancolie céleste. Le 9 ème salon du Livre serait-il placé sous le patronage de la Lumière ? C'est ce que semble nous faire comprendre l'ami Bernard Duporge, romancier du terroir et truculent organisateur de l'évènement, qui fond sur nous, un large sourire dessiné sur les lèvres.
          Café et viennoiseries sont chaleureusement partagés au comptoir. Déjà, quelques connaissances nous tapent sur l'épaule. Les retrouvailles entre collègues de plume ont ceci de plaisant que les mots chantent naturellement. Bientôt, le hall d'accueil prend des allures de rassemblement syndical des troubadours d'Aquitaine.
           Midi nous cueille autour du vin d'honneur, et après un repas gastronomique du cru, nous rejoignons nos places avec des envies de sieste. Dans la salle, auteurs locaux vedettes, maisons d'éditions et représentants de librairies ont la part belle. Les petits auteurs isolés auront bien du mal à imposer leur talent. On ne peut pas faire "Romagne" à chaque voyage...
          Le ciel de la mi-novembre s'assombrit vite. La nuit pousse gentiment, mais sûrement, le jour qui s'effiloche vers la sortie. Les premiers départs s'officialisent. Bernard nous raccompagne en regrettant que les petits auteurs aient été un peu délaissés. Mais l'important n'était-il pas de nous enrichir de nos différences ? Nous n'avons pas perdu notre temps. De nouvelles connaissances ont ensoleillé notre journée. Rendez-vous est pris pour la 10 ème édition en 2013. Merci à Sainte Hélène et à ses organisateurs, ainsi qu'aux bénévoles dont nous reconnaissons tous l'importance dans le tissus sociétal, pour nous avoir reçu.
           Place maintenant au traditionnel safari photos de l'évènement.

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